En tant que personne en intervention auprès d’une clientèle en situation de vulnérabilité, nous faisons face à différents stresseurs au quotidien. Voici quelques exemples :
- clientèle qui souffre;
- personne en situation de détresse;
- de l’hostilité, de l’agressivité;
- clientèle qui remet entre nos mains la responsabilité de son bien-être.
Il y a également des stresseurs liés à la nature du travail, comme le poids énorme des responsabilités, l’isolement, l’obligation de confidentialité et de retenue. Les personnes en intervention peuvent aussi posséder des caractéristiques qui influencent leur expérience, telles que :
- une grande compassion;
- une capacité à créer un contact émotionnel fort;
- une capacité à la remise en question, etc.
Pour reconnaître les stresseurs, il faut porter attention aux indices ressentis sur les plans émotionnel, cognitif, spirituel et physique.
On peut se poser ces questions :
- Est-ce que je me sens hypersensible en ce moment, est-ce que je ressens de l’anxiété?
- Est-ce que je me sens à bout?
- Ai-je de la difficulté à me concentrer?
- Est-ce que j’oublie des choses plus qu’avant, fais-je des erreurs?
- Suis-je plus intolérant.e vis-à-vis des autres (mes collègues, la clientèle)?
Le développement de la fatigue de compassion et du trauma vicariant
Plusieurs éléments entrent en jeu dans le développement de ces deux conséquences.
La surcharge émotionnelle est multipliée par le contact intense que la personne, en intervention, peut avoir avec la personne demandeuse de services. De plus, la tendance au mimétisme corporel, le contre-transfert et des frontières floues ou même absentes entre personne intervenante et bénéficiaire sont d’autant plus de facteurs d’aggravation de la surcharge émotionnelle.
Les détails des traumas vécus par la clientèle s’insèrent également dans notre univers cognitif et peuvent induire de la peur ou de l’impuissance, comme si le trauma pouvait devenir la réalité de l’intervenant.e.
Des facteurs de risque liés au travail viennent également affecter l’équilibre : un contexte de travail difficile, des horaires atypiques, un manque de formation, de l’isolement ou un manque de pouvoir organisationnel. Des caractéristiques propres à l’intervenant.e vont aussi jouer en sa défaveur, par exemple : une mauvaise connaissance de ses limites, un sur-investissement professionnel et une méconnaissance des auto-soins.
Les facteurs de risque s’accumulent et mènent ainsi au développement du trauma vicariant ou de la fatigue compassionnelle. Ce processus dépend de la personne, de son contexte de travail, de son contexte de vie personnelle. C’est pourquoi, il est important de reconnaître les signes chez soi, mais également chez nos collègues.