Nouvelle

Rapport de la directrice de santé publique de Montréal 2024

Le dernier rapport de la directrice de santé publique de Montréal a été dévoilé le 21 octobre en présence, entre autre, des représentants du milieu de la santé, des services sociaux, de l´éducation et du milieu communautaire.

Lors de son allocution, en tant que membre du Conseil d’Administration de Santé Québec, Mme Laurent souligne avec force l’urgence et l’importance de veiller sur les enfants et de protéger leurs droits. Elle appelle à oser « se faire confiance » et à « briser les silos entre les institutions », tout en rêvant « d’une entente unique » qui unirait tous les acteurs engagés auprès des enfants, afin de favoriser leur épanouissement et leur plein potentiel. Elle insiste également sur le rôle essentiel que jouera le Commissaire au bien-être et droits des enfants, dont la nomination en 2025 marquera une étape décisive pour garantir et promouvoir l´application des droits des enfants.

Dre Drouin à travers ce rapport nous révèle des données importantes sur la santé et le développement des enfants âgés de 0 à 12 ans. Ces informations mettent en lumière des enjeux essentiels qui requièrent une attention particulière de la part des professionnels de la santé, des intervenants et de toutes les personnes qui s´engagent auprès des enfants pour accroitre leur bien-être, et cela dès les premiers instants de leur vie.

Une vision globale de la santé des enfants

Le rapport souligne l’importance de la santé physique, mentale et sociale des jeunes montréalais.
Des indicateurs tels que le développement affectif et cognitif, l’accès aux soins (ex: vaccinations), l’insécurité alimentaire et les conditions de logement sont mis en avant. Ces dimensions interconnectées de la santé appellent à une approche holistique, où chaque enfant est considéré dans son environnement familial et social.

Données clés, chez les tout-petits

Les environnements dans lesquels les tout-petits à Montréal grandissent et se développent peuvent favoriser ou nuire à leur santé.

  • Prématurité :
    En 2021, 7 % des bébés montréalais sont nés prématurément, une légère augmentation comparativement à 2016. Entre les territoires de CLSC, la variation est plus marquée, avec des proportions de naissances prématurées qui varient de 4 % à 10 %.
  • Allaitement :
    L’allaitement exclusif à la sortie de l’hôpital a chuté de 66 % à 61 % entre 2016- 2017 et 2022-2023. D’importantes inégalités sont observées entre les territoires de RLS, avec une variation allant de 47 % à 74 %.
  • Vaccination :
    En 2022-2023, la couverture vaccinale contre la rougeole et la varicelle (RRO_Var) chez les élèves des écoles primaires de Montréal est estimée à 78 %. Cette couverture vaccinale a diminué depuis 2016-2017, où elle s’élevait à 81 % . De grands écarts sont observés selon les territoires de CLSC, allant de 65 % à 86 %
  • Développement des enfants :
    En 2022, 14 % des enfants montréalais sont vulnérables dans au moins deux domaines de leur développement lors de leur entrée à la maternelle, une proportion similaire au reste de la province. Entre les quartiers de CLSC, cette proportion varie de 6 % à 19 %.
  • Activité physique :
    En 2022, la proportion d’enfants montréalais de la maternelle très peu ou pas actifs du tout était de 60 %, une proportion plus élevée que dans le reste du Québec. Cette proportion s’élève à 67 % parmi les enfants qui résident dans un milieu plus défavorisé, comparativement à 55 % dans un milieu plus favorisé.
  • Logement :
    Plus de 38 000 familles (14 %) consacrent 30 % ou plus du revenu familial à leur logement à Montréal, soit plus du double qu’ailleurs au Québec, selon le dernier recensement. Cette proportion atteint 21 % chez les familles monoparentales de Montréal.
  • Alimentation :
    21 % des enfants montréalais de moins de 12 ans vivent dans un ménage en situation d’insécurité alimentaire selon une enquête en 2020.

Un appel à l´action de la direction de la santé publique!

  • Les caractéristiques des familles montréalaises changent et leurs besoins se complexifient. Il nous faut adapter les services et travailler à réduire les barrières d’accès;
  • Il persiste des inégalités de santé importantes entre les quartiers de Montréal et entre les sous-groupes d’enfants, qui ne semblent pas s’amenuir dans le temps. Il nous faut des politiques publiques qui ciblent à la fois l’équité en santé et en éducation. L’action intersectorielle, l’approche de proximité et la participation citoyenne sont des stratégies porteuses;
  • Les facteurs des quartiers urbains qui sont favorables à la santé des enfants sont connus et sont
    en cohérence avec la lutte aux changements climatiques. Il nous faut développer des milieux de vie complets, sécuritaires et inclusifs qui intègrent par exemple : services et commerces de proximité, logements abordables et de qualité, parcs et espaces verts, infrastructures de transport
    actif et collectif, activités renforçant la cohésion sociale.



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